Instaurée par la Révolution française et héritière de l'agora des anciens grecs, la qualité de citoyen qui qualifie celui qui a étymologiquement le droit de cité ( latin civis) est un mot souvent galvaudé aujourd’hui pour qualifier l'appartenance politique commune à la vie de la cité et évoquer le droit de vote.
Peut être faudrait-il revenir à une définition qui privilégie les pratiques citoyennes ( H. Arendt) plutôt que le mot "citoyenneté" plus chargé de valeur que de sens dans nos sociétés contemporaines : "une sphère de la vie publique commune où on partage des paroles et des actes".
De fait dans une société démocratique , la citoyenneté participe du lien social et du sentiment d'appartenance à une communauté et c'est cet aspect qui pose de nombreuses interrogations aujourd'hui :
- Dans quelle mesure outre le droit de vote puis- je participer à la prise de décision politique dans mon environnement immédiat ?
- Comment définir et travailler ce sentiment d'appartenance à une communauté sous l'égide de la citoyenneté et de la démocratie ?
- Quid des "isolés des isoloirs " des personnes qui ressentent confusément un sentiment d'exclusion à l'égard de la communauté démocratique et des prises de décision jugées très éloignées des préoccupations du quotidien ?
- l'Education Permanente participe-t-elle encore d'une formation aux pratiques citoyennes ?
- le flux médiatique constant (internet, tv, radios etc..) autorise-il un repérage permettant un point de vue "éclairé ", critique et distancié à l'égard de l'actualité de nos démocraties ?
- l'innovation (démocratie participative à l'échelle d'une ville, d'un quartier,) permet-elle aux citoyens de se sentir davantage acteurs de la cité ?
